Presses universitaires de Rennes -books openedition.org édition 2010
Sous la direction de Marie-Madeleine de Cevins et Jean-Michel Matz
Ce livre n’est pas seulement le fruit d’un évènement circonstanciel, à savoir la question d’histoire médiévale mise au programme de l’agrégation externe en 2010-2011. Il procède d’une démarche éclairant d’un jour nouveau l’histoire du fait religieux en Occident au Moyen Âge et dont les travaux récents, attentifs aux apports méthodologiques de l’anthropologie et de la sociologie, montrent toute la fécondité.
Il s’agit en un mot de comprendre comment s’articulent deux versants du christianisme médiéval : les éléments de stabilité (les « structures ») d’une part, les éléments mouvants (les « dynamiques ») d’autre part. Plus efficiente que l’opposition conventionnelle entre « institutions » d’un côté et « vie religieuse », cette démarche relie les cadres hiérarchiques et normatifs aux idées qui ont présidé à leur instauration. Elle s’efforce par ailleurs de mettre en lien données religieuses et données sociales, dans leurs concordances comme dans leurs dissonances et leurs confrontations.
Si le mot « sociétés » est ici au pluriel, c’est pour appréhender la réalité sociale dans toute sa diversité – différences entre milieu urbain et monde rural, entre élites et foules anonymes, entre hommes et femmes, entre peuples, entre communautés religieuses dominantes ou en minorité, etc. Ceci dans un espace immense, celui de l’Occident latin – de la Scandinavie à la péninsule Ibérique reconquise et de l’Irlande à la Hongrie – et en couvrant une période de près de trois siècles : du troisième concile du Latran (1179) – qui met fin au cycle de la « réforme grégorienne » tout en préparant la valorisation de la paroisse comme cadre privilégié de l’action pastorale, sur fond d’épanouissement du courant évangélique et de foisonnement hérétique – jusqu’à la clôture du concile de Bâle (1449) – qui sonne le glas du conciliarisme au profit d’un pouvoir pontifical dont le champ s’est considérablement réduit depuis la consolidation des Églises nationales.
Pour relever ce défi ambitieux, une quarantaine d’auteurs français et étrangers ont été mis à contribution. Tous spécialistes du domaine qu’ils abordent, ils en proposent une synthèse à la fois accessible et actualisée à la lumière de leurs dernières découvertes.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books . Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Sous la direction de Marie-Madeleine de Cevins et Jean-Michel Matz
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 25 septembre 2019
ISBN numérique : 978-2-7535-6757-3
DOI : 10.4000/books.pur.131022
Collection : Histoire
Année d’édition : 2010
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-1188-0
Nombre de pages : 576
Chapitre III. Le Grand Schisme ou la papauté en question (1378-1417)
Chapitre IV. Conciliarisme et œcuménisme (1417-1449)
Chapitre V. Provinces et diocèses de l’Occident latin
Chapitre VI. Les pouvoirs de l’évêque : élargissement ou restriction ?
Chapitre VII. La participation des chanoines à l’encadrement religieux
Chapitre VIII. La paroisse est-elle un territoire ?
Chapitre IX. Pouvoirs, devoirs et moyens des curés
Chapitre X. Papes et cardinaux : profil des dirigeants de l’Église romaine
Chapitre XI. Le corps épiscopal
Chapitre XII. Les auxiliaires de l’évêque : chanoines et archidiacres
Chapitre XIII. La prétendue médiocrité du clergé paroissial
Chapitre XIV. Le monachisme bénédictin : un modèle obsolète ?
Chapitre XV. Les ordres militaires et hospitaliers : une « nouvelle religion »
Chapitre XVI. La fondation des ordres mendiants : une révolution ?
Chapitre XVII. Le séisme observant (XIVe-milieu du XVe siècle)
Chapitre XVIII. La lente valorisation de l’état laïque (XIIe-XVe siècle)
Chapitre XIX. La prise en main des paroisses par les fidèles
Chapitre XX. Le mouvement confraternel
Chapitre XXII. La théologie scolastique
Chapitre XXIII. La prédication
Chapitre XXIV. La doctrine du salut
Chapitre XXV. Les progrès du christocentrisme
Chapitre XXVI. Marie toujours plus sainte
Chapitre XXVII. Saints, reliques et pèlerinages
Chapitre XXVIII. La « mort de soi »
Chapitre XXIX. La contestation informelle
Chapitre XXX. Les hérésies, du XIIe au début du XIVe siècle
Chapitre XXXI. Des brèches dans la chrétienté ? Les hérésies des XIVe et XVe siècles
Chapitre XXXII. L’essor de la sorcellerie au Moyen Âge : mythe ou réalité ?
Chapitre XXXIII. Du princeps sub Ecclesia au princeps in Ecclesia
Chapitre XXXIV. Les aléas de la protection seigneuriale
Chapitre XXXV. L’ingérence croissante des corps de ville dans les affaires religieuses
Chapitre XXXVI. Les percepteurs du pape : des agents efficaces
Chapitre XXXVIII. Commerce et crédit : une réhabilitation sous condition
Chapitre XXXIX. Corps et spiritualité
Chapitre XL. Une Église misogyne ?
Chapitre XLI. Cadrage et contrôle du mariage
Chapitre XLII. Vers l’exclusion des juifs ?
Chapitre XLIII. Les échanges avec les musulmans : entre domination et exclusion
Chapitre XLIV. La croisade en Occident