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Henri le Saux (1910-1973), du déchirement à l’unité
Henri Le Saux ( 1910-1973) est un moine bénédictin parti pour l’Inde en 1948 pour y découvrir la philosophie de la non-dualité tout en demeurant toujours fidèle à son église. Henri Le Saux a été qualifié par Marie Madeleine Davy qui a collecté ses écrits de » moine répondant à sa vocation d’unité, un homme de l’au-delà des au-delà. » il eut un destin plus que singulier à travers des expériences croissantes de sa propre librération des formes. A sa façon, il se situe dans l’héritage des mystiques rhénans et notamment de Maître Eckhart. Breton d’origine, il rentra jeune à l’abbaye bénédictine de Kergonan. Sa vocation va se découvrir peu à peu pour aller vers son double témoignage qui sera d’étudier la Bible et les textes sacrés de l’indouisme, les Upanishads, dans une perspective non pas de fusion, mais d’unité dans un dépassement des formes. Son témoignage sera de ceux de la remise en cause d’une tradition thomiste plus ou moins paralysante car elle était devenue au fil du temps purement spéculative et intellectualisée.Devenu moine errant, ou sannyasin, il traversa de longues périodes d’angoiss. Il arrivera à la fin de sa vie, à une sorte de béatitude après une crise cardiaque après laquelle il déclarera que le Graal était tout près de lui et qu’il ne l’avait pas vu ». ses derniers texes écrits nous disent que » La joie demeure, grandit, s’approfondit dans la décoverte toujours plus intime de l’essentiel… Alors Pâques devient cet éveil à rien de nouveau, mais à ce qui est, à cette réalité qui n’a ni origine, ni fin ».
Charles Péguy (1873-1914) ou ces convertis qui dérangent
Wilfred Monod ou l’éveilleur
Wilfred Monod est, avec son fils Théodore Monod, à l’origine d’une spiritualité au quotidien dans l’héritage des Béatitudes axée sur la joie, la simplicité et la miséricorde.
André Frossard ; Dieu existe, je l’ai rencontré
André Frossard (1915-1995) est un journaliste et essayiste français qui, un beau jour et sans prévenir, a rencontré Dieu. il fait partie de ces convertis célèbres qui jalonnent l’histoire du christianisme.
André Frossard est né dans un milieu totalement étranger à toute référence spirituelle voire militant de l’athéisme. Son père Ludovic-Oscar est l’un des fondateurs du parti communiste français et il fut élevé dans un agnosticisme complet où comme il le dit lui-même , la question de Dieu ne se posait même pas. Entrant un jour , du côté de ses vingt ans, dans une chapelle catholique de Paris, pour y retrouver un ami, il vécut une expérience renversante, celle de la rencontre avec Dieu. Il rencontre ce renversement de sa vie dans un ouvrage qui eut un grand succès: » Dieu existe, je L’ai rencontré ». il le fait en des termes extrêmement troublants: « Comment le décrire avec ces mots démissionnaires, qui me refusent leurs services… C’est un cristal indestructible, d’une transparence infinie, d’une luminosité presque insoutenable…l’évidence de Dieu, l’évidence faite présence..d’une douceur à nulle autre pareille…surpassant toute violence, capable de faire éclater la pierre la plus dure, et, plus dure que la pierre, le coeur humain ».Il fait partie de cette longue histoire des convertis, de Saint Paul sur le chemin de Damas à aujourd’hui, qui selon le mot de Georges Bernanos (1888-1948) sont encombrants car leur parcours est atypique et peut déstabilser.
Pluralité du christianisme
Dès son origine, des courants multiples traversent le christianisme. Et cela demeurera une constante jusqu’à nos jours.
L’héritage mosaïque du christianisme
Le christianisme est né dans une filiation et une immersion dans la Parole de la Bible, en référence permanente avec la revélation faite à Moïse sur le Sinai.
Raggehed Ganni ou le martyr des chrétiens d’Orient
Ragghed Gannhi ( 1972-2007) est là pour témoigner de la souffrance des chrétiens d’Orient
Joséphine Bakhita de l’esclavage à la sainteté
Joséphine Bakhita ou de l’esclavage à la sainteté témoigne par sa vie que de l’humiliation la plus extrème peut advenir une image de la grâce.
Darwin Ramos ou le saint des bidonvilles
Darwin Ramos (1994-2012) est l’un des meilleurs témoins contemporains que l’immense misère peut venir un flot de sainteté.
La beauté de Dieu ou l’avenir de l’homme
Benoît Labre ou un fol en Christ occidental
Moïse l’éthiopien et l’antique christianisme africain
John Main et la méditation
Arnaud Beltrame ou l’esprit du chevalier
Jean Calvin ( 1509-1564) ou au coeur de la Réforme…Jean Calvin est un personnalité spirituelle immense, à la fois connu et mal connu.
Jean Calvin évolue dans le contexte très spécifique et conflictuel de la Réforme où il va développer les premières ouvertures faites par Marin Luther. Picard d’origine, il rompt avec le catholicisme en 1530 et se refugie en Suisse. Après des péripéties et un passage par Strasbourg entre 1538 et 1541, il retourne à Genève où il stucturera une nouvelle église réformée jusqu’à sa mort à 54 ans en 1564 .Dans son oeuvre maîtresse, L’institution de la vie chrétienne, qu’il retoucha à plusieurs reprises, il précise sa doctrine. Très marqué par la pensée de Augustin d’Hippone sur le pêché originel, il pense que l’humanité en proie à la chute primordiale d’Adam ne peut trouver sa rédemption que dans le Christ. Bien entendu, sa pensée ne peut être que brièvement rappelée dans le cadre d’une émission comme Mosaïque. Ce qui est moins connu chez Calvin, c’est qu’il est aussi comme d’ailleurs Martin Luther, l’héritier de la tradition mystique chétienne en lui donnant bien sûr une coloration réformée. Ses propos sur le divinisation de l’homme à travers la participation à la vie du Christ sont, en effet beaucoup moins connus et lui sa particilarité dans cette émission.
John Bradburn ( 1921-1979) est lui-aussi un témoin très actuel de cet engagement total d’un chrétien qui le mènera au martyr avec un côté fol-en Christ tout à fait original dans notre occident.
John Bradburn était britannique et fils d’un pasteur anglican. Après une brève carrière militaire durant la guerre conte les japonais, ce qui lui valut une distinction militaire pour ses faits d’armes en Malaisie, il connut une première révélation religieuse au retour de la guerre. Il fit un séjour dans une abbaye bénédictine et se convertit au catholicisme en 1947 sans pour autant devenir moine. Puis tel un vagabond, il va durant seize ans nomadiser un peu partout en Europe et en Israël avec des périodes où il vit en ermite. En 1956, il entre dans le tiers ordre franciscain où il fait le voeux d’aider les victimes de la lèpre, de mourir en martyr et d’être enterré dans la bure des franciscains. En 1969, il est envoyé dans une léproserie dans l’ancienne Rhodésie du sud, l’actuel ZIMBABWE, en pleine guerre d’indépendance. Il en fera un havre de paix et d’harmonie où il passe ses journées à soigner les lépreux et ses nuits à prier et écrire des poèmes. Du fait de la guerre, il lui est alors demandé d’évacuer la léproserie en 1979 ce qu’il refuse et quand les combttants prennent possession de la léproserie , il est accusé d’espionnage, pris en otage puis fusillé le 5 septembre 1979. Surnommé le vagabond de Dieu et réputé pour ses excenticités, il a un côté fol en Christ plutôt rare en Occident par ses joies inattendues, ses décalages permanents et sa grande dévotion pour la Vierge Marie. C’est un poète prolifique qui a écrit plus de 6.000 poèmes. Son procès en béatification est en cours et en 2020, il a reçu le titre de serviteur de Dieu. C’était tout simplement un homme extraordinaire.
Carlo Acutis( 1991-2006) est un jeune homme, mort très tôt à 15 ans mais qui représente une sainteté pour notre temps et les jeunes générations.
Carlo Acutis, récemment béatifié par le pape François, est une tesselle très moderne de la mosaïque chrétienne. On peut le qualifier de premier spirituel du cyber-espace. Très jeune, alors qu’il était issu d’une famille peu pratiquante, il révéla un attirance extraordianaire pour la spitualité catholique à travers notamment le culte de la Vierge Marie qu’il qualifiait d’être la seule femme de sa vie. Il est surtout remarquable par ses comptétences informatiques et de gestion de l’Internet qu’il mit au service de sa foi. Il nous a laissé, malgré son jeune âge, de nombreux textes d’une grande profondeur. Il a eu le privilège singululier de connaître après sa mort à quinze ans etaprès une leucémie foudroyante,de l’état de non corroption de son sorps qui est désormais exposé à travers une vitre aux nombreux pélerins qui viennent prier sur son tombeau. Il est exposé en jeen et polo et baskets! C’est l’une des images les plus parlantes de la parole de Alexande Men que le christianisme ne fait que commencer.
Guigues le Chartreux est demeuré célèbre pour avoir mis au clair une tradition depuis longtemps latente, celle de la lection divina.
Guigues le Chartreux (1083-1136) est le cinquième prieur de la Chartreuse près de Grenoble. Il joua un grand rôle dans le développement de cette réforme des cisterciens et il est bien connu aussi pour sa mise en forme de la lectio divina. Le fondateur de l’orde des Chartreux Saint Bruno n’ayant pas laissé de règle monastique écrite, ce fut bien Guigues qui mit en forme les textes formant l’ossature de cette mouvance contemplative et austère du catholicisme. Mais il est surtout connu pour avoit aussi mis au clair une très ancienne tradition méditative de la première Eglise. Il la nomma lectio divina. il s’agit d’une méthode de prière, déja pratiquée par les Pères de l’Eglise et qui se situe dans l’héritage mosaïque du PARDES. A partir des quatre sens de l’Ecriture, historique , allegorique, moral et mystique, le priant aboutit à un état de prière permanente .La lectio divina devint ainsi une méthode de prière conduisant à la contemplation de Dieu. Au premier degré, le priant lit lentement le texte , le plus court possible, puis il le médite , le prie et aboutit enfin à un état de contemplation. Elle redevient de nos jours une pratique inspirante pour de nombreux chrétiens.
Thomas Merton est une grande figure du XX ème siècle inaugurant l’ouverture du christianisme à la spiritualité du bouddhisme.
Thomas Merton ( 1915-1968) est issu d’une famille d’artistes. Il se convertit au catholicisme en 1938. Il devient moine trappiste rapidement et a acquis une notoriété certaine comme spirituel, écrivain, poète et militant social. Esprit à l’ouverture universelle, il était d’une vitalité débordante. Après une jeunesse exubérante où il connut les hauts et les bas de la jeunesse américaine de l’époque, il se convertit au catholicisme après un passage par le marxisme. Il demeura toute sa vie, dans une irréductible réserve par rapport à tous les systèmes aussi bien religieux que bourgeois. Ecrivain de talent, son livre » Une nuit privée d’étoiles » connut une audience considérable. Il est surtout connu et reconnu comme l’un des anticipateurs du raprochement entre l’Orient et l’Occident.Il a été l’un des pionniers de la découverte du bouddhime et et du taoïsme en Occident. A ce titre, il demeure une grande figure de la mosaïque du christianisme. Pour la Dalaï Lama, Thomas Merton était » Un grand maître de la méditation…quand je pense ou ressens quelque chose de chrétien, son image, son visage se présentent immédiatement à moi ».
Adrienne Von Speyr ( 1902-1967) était un médecin suisse et par ailleurs auteur de près de 60 livres sur la spiritualité.
Adrienne Von Speyr était issue d’une famille de quatre enfants de culture et de pratique protestante. Elle se maria à deux reprises et fut la première femme suisse à devenir médecin. Sa rencontre avec le théologien catholique Urs von Balthasar marqua sa vie et l’invita à se convertir au catholicisme. Elle fonda avec lui l’Institut Saint Jean dont le charisme était de faire l’interprétation actualisée de l’Evangile de cet apôtre. Stigmatisée à partir de 1942, elle a décrit dans de multiples visions la Trinité, la Vierge Marie et les saints. Elle demeure une des grandes figures de la mystique chrétienne. La prière est centrale dans son témoignage.Elle ne s’intéresse pas aux exploits surnaturels des saints mais à leur humilité et à leur humanité. Elle remarqua fréquemment dans sa vie la pluralité des expériences chrétiennes mais ausi leur profonde unité, à l’image de la symbolique de la mosaïque . Elle a aussi la particularité d’avoir médité sur le corps et la sexualité et la relation amoureuse dans la présence de l’Esprit Saint.
Les deux frères Jaccard concluent , dans un chemin sans fin, cette mosaïque des spirituels chrétiens qui n’est jamais figée dans le temps mais se renouvelle de génération en génération dans l’uni-pluralité des tesselles qui en se rassemblant forme une Eglise qui dépasse l’univers.
Pierre et Raymond Jaccard étaient frère de sang mais surtout prêtres l’un et l’autre au service du monde tel qu’il est, dans ses souffrances et ses grandeurs, dans un amour-charité sans bornes ni limites. ils parcoururent le monde au service des malades les plus atteints notamment les lépreux. Ils inventèrent des prothèses et des modalités opératoires spécifiques pour ces personnes. Appelés dans le monde entier, ils ne feront pas moins de 183 missions au long cours ce qui leur valut le surnom de globe-trotteurs de la charité. Mais , surtout en Amérique latine, ils furent confrontés à d’utres lèpres morales, celles des femmes de la rue à qui ils apportèrent, par la création de structures adaptées, des métiers pour les sortir de l’enfer de la rue. Ils incarnent avec bien d’autres ces spirituels chrétiens de toutes les époques, du passé, de ce présent et sans doute du futur, de cet amour qui ne finira jamais car il est l’essence de l’univers et de sa représentation symbolique qu’est la mosïque.
Maurice Zundel était un prêtre catholique , philosophe et théologien aux carrefours des courants philoso phiques de son, époque et qui fut longtemps mal compris pour n’être reconnu que peu de temps avant sa mort. Il a une influence considérable de nos jours.
Maurice Zundel se pencha toute sa vie sur les questions rendues encore plus sensibles de nos jours par le vide existentiel qui nous environne. Quel est le sens de notre vie, quel destin, sommes nous en passe de mourir collectivement ou de devenir autre « en Dieu ». L’approche de Maurice Zundel est de trouver la réponse en Christ ici et maintenant à travers la mort et la résurrection du Christ. Zundel en concluait à l’urgence impérieuse de sauver l’humanité en perdition suicidaire car l’homme pour lui était le sanctuaire du Dieu vivant Il nous le dit dans tous ses ouvrages et notamment dans « Vie, Mort, Résurrection » en affirmant dès sa préface: « Quel est le sens de la vie, quel est le destin de l’homme: un être en devenir, capable de Dieu » et il nous donne sa réponse » Le Christ nous le révèle: sa Passion est une passion pour l’homme. Le Christ a apporté une nouvelle échelle de valeurs: Dieu est l’éternelle pauvreté, et la vraie grandeur repose sur la désapproiation de soi dans le don de soi » ( 9)